N°1 : lettre de commande adressée par Charles-Louis Pfister, Intendant de Napoléon Bonaparte à Christophe-Philippe Oberkampf en 1802

“A Paris le 8 Nivose an 11, de la République française, une et indivisible
L’Intendant du Premier Consul à Monsieur Oberkampf
Je vous prie de me faire porter une Pièce de Toille
Pareille à l’Echantillon cyjoint. Vous y joindrez la facture qui sera acquité en Juillet
Je vous salue, Pfister”
 
Cette lettre datée du 30 novembre 1802 est une commande adressée directement par Charles-Louis Pfister, Intendant de Napoléon Bonaparte, à Christophe-Philippe Oberkampf. Entré au service du général Bonaparte lors de la première campagne d’Italie, Pfister le suit en Egypte. Le coup d’État du 18 Brumaire (1799) qui fait du général le Premier Consul de la République française, propulse le valet au poste de Premier maître d’hôtel. L’administration de la Maison du Premier Consul – bientôt Palais impérial – fixée au cours des années 1801-1802, décrit le fonctionnement des services du personnel civil et militaire, et réglemente l’étiquette de la cour. La charge du Grand maréchal du palais est assurée par le général Duroc, qui a la responsabilité des personnels, des budgets, des fournisseurs et des prestataires de l’ensemble du domaine de la Couronne. Il assure ainsi les travaux d’embellissements, d’ameublement et de la décoration des demeures.
Bonaparte est très attentif à l’aménagement des palais, soucieux de la corrélation entre sa politique économique et industrielle et les commandes du Garde-Meuble en charge de fournir le mobilier nécessaire à l’ameublement des palais et des dépendances. Le Premier Consul décide de réorganiser cette institution bouleversée sous la Révolution. Il requiert l’aide de Duroc et Pfister, à qui il demande tout spécialement de réaliser l’inventaire des meubles des palais. Cette lettre prouve également que l’intendant avait pour mission de commander les étoffes, dont des cotonnades imprimées achetées à la Manufacture Oberkampf.
Peut-être est-ce le point de départ de la rencontre de Napoléon Bonaparte et Christophe-Philippe Oberkampf et des liens qu’ils ont tissés. À l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la mort du premier empereur des Français, le Musée de la Toile de Jouy vous réserve de belles découvertes.